Années 1960 : caractéristiques des migrations marocaines et turques vers Bruxelles


Johan Leman, 2 juin 2024

Sur la base des 70 entretiens détaillés que j’ai eus avec des personnes de cette période jusqu’à aujourd’hui, je me souviens non seulement de nombreuses similitudes, mais aussi de certaines différences dans leur scénario de migration.

J’en mentionnerai brièvement quelques-unes. Il est clair que les accords bilatéraux entre la Belgique et le Maroc et la Turquie ont joué un rôle de multiplicateur de ces migrations, mais en réalité, ces migrations avaient lieu depuis 2 ou 3 ans.       

Deuxièmement, il est clair que, d’une manière générale, en ce qui concerne les migrations vers Bruxelles à cette époque, nous devrions penser principalement au Rif comme zone de départ pour les Marocains et à Emirdag pour les Turcs, mais… dans chaque cas, il y avait également une deuxième ligne de migration, à savoir les Marocains qui quittaient l’Algérie et se rendaient en Belgique et les Turcs de l’ex-Yougoslavie qui partaient pour Bruxelles après un séjour à Izmir ou à Istanbul.

Enfin, la moitié d’entre eux sont partis en tant que touristes et n’ont cherché et trouvé du travail qu’une fois arrivés à Bruxelles. Disons que la différence avec les soi-disant ‘illégaux’ d’aujourd’hui, c’est qu’on ne parlait pas d’illégaux à l’époque et qu’ils trouvaient du travail assez rapidement.

Il y a encore d’autres phénomènes intéressants à signaler, mais ça sera pour une autre fois.

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