Certains jeunes Belgo-Marocains cherchent leur avenir au Maroc


Johan Leman, 19 juin 2024

À la fin des années 80, le premier message important que le Commissaire Royal pour la politique des immigrés a diffusé était que les personnes d’origine marocaine et turque resteraient définitivement en Belgique. Il en résulta logiquement que l’acquisition de la nationalité belge devint une priorité. On a alors observé que surtout dans les années 90, de nombreuses personnes ont acquis la nationalité belge.

Cet acquis est inaliénable et personne ne souhaite revenir en arrière, sûrement pas les petits-enfants de ces personnes, nés en Belgique. Cependant, un phénomène intéressant se produit actuellement : à savoir un intérêt croissant de certains jeunes Belgo-Marocains à établir des liens plus solides avec le Maroc. Cela est en partie inspiré par les opportunités créées par la mondialisation, en partie aussi par la relance économique au Maroc (et la taxation moins lourde d’entrepreneurs là-bas)  et enfin, en partie par la crainte de certains jeunes face au racisme croissant en Europe. L’économie marocaine connaît une croissance de 3,7 % en 2024, contre 3,4 % en 2023. On pense qu’elle pourrait atteindre 3,8 % en 2026. Le FMI prévoit même une croissance plus forte et parle de 4,3 % en 2024. En 2024, l’inflation s’élève à 3,4 %, mais elle devrait diminuer à 2 % en 2025-2026. La diversification économique augmente, ce qui est à nouveau positif.

Ils ne sont plus des exceptions, ces jeunes Belgo-Marocains qui se lancent dans la création d’une entreprise au Maroc ou qui rêvent de le faire dans les années à venir. Si nous n’y prenons pas garde, de nombreux Belgo-Marocains dynamiques quitteront notre pays.

Le transnationalisme devient de plus en plus une réalité. Les gens se déplacent et construisent leur vie entre deux, voire plusieurs pays.

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